Être honnête, avoir de la morale, être en essence très proche de ce qui est considéré comme la perfection tout en n’étant pas irritant. C’est ce qu’on appelle communément un héros. Au cours des années, le héros a été l’homme idéal d’une société, quelqu’un que l’on pouvait regarder avec respect et dire regarde, voilà notre héros. Voici ce qu’il a fait pour nous. Cependant, peu de personnes se souviennent de la façon dont leurs héros fut perçut quand il devint célèbre pour la première fois. Quelqu’un de très généreux hors du commun qui dit des choses qu’il ne devrait pas, qui agit plus comme un méchant que comme un héros. C’est seulement avec le temps que les gens se rendent compte combien héroïque était le méchant. Bernard Kouchner est l’une de ces personnes.
Né le 1er novembre 1939 à Avignon en France, il s’avéra être l’un des plus aimés des peu populaires humanistes français.
Gastro-entérologue à Paris, il a écrit 9 ouvrages et a révolutionné l’humanisme à travers le monde. En 1968, il se déplaça jusqu’au Biafra, près du Nigéria pour soutenir un pays confronté à la famine, il dit Je me suis rendu au Biafra parce que je suis très jeune pour Guernica, Auschwitz, Oradour et Setif (Magazine Time). En 1970, il fut membre fondateur de Médecins sans Frontières qui reçut le prix Nobel de la paix en 1989 et ensuite les Médecins du Monde 10 ans après. Vers la fin des années 80, il organisa plusieurs opérations y compris un bateau pour le Vietnam. C’est durant ces opérations que le bateau hôpital L’Ile de lumière fut envoyé à l’Ile de Bidong en Malaisie et aux Iles Anambas en Indonésie pour assister les boat-People. Il y eut également un bateau pour le Liban, un avion destiné aux réfugiés de El Salvador et le Comité International contre la piraterie. L’opération la plus célèbre qu’il mena fut celle de restaurer l’espoir en Somalie, où il participa même à la distribution des sacs de riz aux populations. On dit que ce fut le même sac qu’il transporta trois fois de suite sans le vider, transformant ainsi un évènement charitable en un évènement médiatique, ce qui, aux yeux de ses détracteurs fut une mauvaise politique.
Il est aussi descendu dans l’arène politique comme membre du parti socialiste. Il fut ministre d’état parmi tant d’autres hauts fonctionnaires de 1988 à 1991, il devint ministre de la santé l’année suivante. Par la suite, il devint membre du Parlement européen et président du Comité de Développement et de coopération (il l’est encore). Il fonda la Charité sociale réunir, le dialogue en action en 1995 et devint le vice-président de Radical au mois de décembre de la même année. Il l’est toujours.
Finalement, en juillet 1999, il fut nommé représentant spécial du Secrétaire Général des Nations Unies et Chargé de mission des Nations Unies au Kosovo. Les actions qu’il menait étaient très en dehors des normes. En fait Kouchner choisissait les opportunités à la place des subtilités bureaucratiques et des disputes occasionnelles. Dans un moment de colère, Kouchner interloqua un émissaire des droits de l’homme des Nations Unies en lui disant de la fermer. A son retour, l’émissaire décrit dans son rapport la province comme un paradis du crime organisé.
Kouchner considéra le rapport comme ignoble et honteux et poursuivit son mandat jusqu’en janvier 2001. Le même mois, en France, il fut nommé ministre délégué auprès du Ministre de l’emploi et de la solidarité, ayant en sa charge le département de la santé qu’il dirigea l’année suivante.
Récemment, Kouchner exprima haut et fort son opinion sur la guerre en Irak. Au moment où la plupart de ses pairs français étaient contre la guerre, il la soutint? Il dit Sadam Hussein pourrait être le dictateur le plus sanguinaire après Hitler et Staline. Il réitéra Nous pouvons défendre le pétrole d’Irak mais pas les Irakiens (Tribune internationale de Herald). Et pourtant, l’année dernière lors d’une conférence de presse, il disait que désormais l’accent devrait être mis sur les populations irakiennes elles-mêmes car elles sont les seules susceptibles de dire oui ou non à la guerre. Deux expatriés irakiens étaient présents à cette rencontre. L’un remercia Kouchner en soutenant la véracité de ses propos tandis que pour l’autre Kouchner n’avait pas du tout pris position, car il ne peut pas dire non à Sadam et non à la guerre.
Ce n’est pas seulement durant les rencontres que Kouchner est victime des critiques. En général, les autres politiciens le taxent de théoricien controversé qui manipule les médias. En réalité, ils pointent du doigt son mariage avec une super star des médias qui s’appelle Christine Okrent. Selon Kouchner, c’est juste de la jalousie : les jaloux avec les critiques qu’ils suscitent confondent leur succès avec les médias. Il y en a qui ne parviennent même pas à faire passer leurs idées (Tribune Internationale de Herald). Tandis que ses détracteurs le haïssent, Kouchner est prompt à pointer du doigt sa popularité durant les élections. Les gens approuvent quand je dis que faire de la politique ne veut pas dire mentir. Le peuple comprend qu’on ne peut pas diminuer les taxes et dépenser plus (Tribune Internationale de Herald). Il est vrai qu’à travers le monde Kouchner est acclamé comme l’inventeur de l’intervention humanitaire. Concernant l’avenir, il refuse d’y faire allusion et prétend ne pas avoir de plan d’actions.
Kouchner n’est pas du tout humble, en fait, on l’accuse facilement d’ambitieux au moment où les autres choisissaient de ne pas participer aux rencontres, il y allait et disait ouvertement son avis. Il oubliait les plaisanteries, oubliait de se faire aimer. Il s’en tenait à sa moralité et aux causes que son parti et lui même défendent. Il n’est presque en aucun cas un homme parfait. Mais malgré tout cela, il a sauvé des milliers de vie et est devenu très populaire en France. Marié et père de quatre enfants, il a créé ce qui se trouve être aujourd’hui un idéal : le fait de s’imposer, le devoir d’assister de manière inconditionnelle les peuples en difficulté. Kouchner a un jour dit : Mon option politique est de mettre en avant l’intérêt national. Il réitéra : je n’ai pas d’inquiétude par rapport à ma carrière. Mandela lui souffla à l’oreille un jour : Merci d’intervenir dans des problèmes qui ne vous concernent pas et pour reprendre les mots du magazine Time : Cet humaniste brise les tabous et révèle des problèmes qui nous empêchent de dormir. Face à l’inhumanité généralisée qui frappe le XXIe siècle, il est en train d’introduire un nouveau type d’humanisme qui va au-delà des limites géopolitiques. Il ne le fait pas pour ouvrir les portes du paradis mais pour verrouiller celles de l’enfer. C’est ce qui fait de lui un héros.
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