Travaillant pour le Projet MY HERO depuis un certain nombre d'années, j’ai été en contact avec un grand nombre de héros. Des héros célèbres et des héros anonymes, riches et pauvres, issus de partout dans le monde, des athlètes, des membres de famille, des artistes et des enseignants, tous ont des histoires intéressantes, la plupart d'entre elles sont d’une certaine façon très inspirées, mais parfois, on en voit une qui ne se contente pas de m'inspirer, elle me donne l'espoir.
Atsuko Shiwaku est l'une de ces personnes. Mon héros est une femme, mère de trois enfants, elle est enseignante et, pour les cinq dernières années, elle représente le projet Art Miles Mural au Japon, l'aile japonaise du projet Art Miles Mural.
« J'ai rencontré Joanne Tawfilis, la fondatrice du projet de Miles Mural Art pour la première fois, en Slovaquie (lors de la) Conférence internationale d’iEARN en 2004». Cette rencontre allait avoir une influence profonde sur Atsuko. Joanne Tawfilis, elle se rendit compte, allait être plus qu'une vague connaissance. « Mon héros est Mme Joanne Tawfilis. Elle s’est dévouée à la paix - pour changer les larmes des enfants sur cette planète en sourires. Son cœur est toujours chaleureux, elle a toujours un doux sourire aux lèvres, ses mots sont toujours encourageants et elle a toujours un comportement à braver les défis! C’est une personne qui a changé ma vie. A mesure que j’apprenais davantage sur le projet, (je suis arrivée à toucher) l'âme de Joanne. Et c'est là que je me suis dit que je devrais démarrer cet important projet au Japon. » Excitée par sa nouvelle amie, Joanne, et le dévouement inlassable de son mari Yasumasa, elle démarra le projet Art Mile en 2005 au Japon.
Armée d'un esprit doux et d’un pinceau, Atsuko a organisé depuis la création de dizaines de fresques de dimensions grandeur nature, chacune d'elle renforçant une idée simple mais puissante: amenez les jeunes à s'asseoir et à peindre ensemble et ils apprennent les uns des autres. Donnez-leur un thème commun à explorer et ils comprennent mieux les points de vue et les cultures des uns des autres. Les objectifs de Atsuko pour le projet sont clairs: «Si je j’arrive à connecter les enfants dans le monde grâce à ce projet, je pourrais être en mesure de contribuer encore un peu à l’éducation de la prochaine génération en lui donnant une vision globale, qui va créer la différence, un monde meilleur ».
Et c'est exactement ce qu'elle fait - une fresque à la fois. Etant donné que c’est elle qui a introduit le projet dans son pays, Atsuko commença par informer les écoles à travers tout le Japon sur le projet d’Art Miles Mural. Puisque la vision d’Atsuko pour le projet comprenait l'échange international d'informations et de connaissances culturelles et historiques, elle et Yasumasa ont pensé qu'il serait important de promouvoir le projet dans les écoles publiques en tant qu’éducation globale. Comme si cela ne suffisait pas à l'occuper, c'est juste à cette époque qu’Atsuko mit en place le projet international et interculturel d'échange de fresque.
«Le processus de création d'une fresque avec une école partenaire d'un autre pays est le même que de travailler avec des personnes différentes dans le monde de la globalisation d'aujourd'hui: comprendre les gens de différentes origines culturelles et historiques, qui travaillent ensemble pour atteindre un but commun, dans le respect de l'autre. Ici, la clé de la réussite réside dans la COEXISTENCE. Je crois que la COEXISTENCE est aussi une porte qui mène à la PAIX MONDIALE ".
En guise d’exemple Atsuko montre un ECHANGE DE FRESQUE entre des étudiants du Japon et ceux d’Italie.
Les élèves ont profité de l’internet en usant d’un tableau d’affichage et de la vidéoconférence ils se sont présentés les uns aux autres et ils ont parlé de leurs pays et de leurs peuples respectifs les uns aux autres. Ils ont échangé des idées et des images sur le thème de leur choix et ils ont décidé de la façon de le faire. Alors chaque groupe dessine sa propre cité sur la partie de la toile qui lui est assignée : le résultat fut une très belle fresque.
Atsuko a expliqué pourquoi un échange culturel de ce type est si important dans le monde d'aujourd'hui. "J'ai peur que les enfants qui vivent dans ce pays riche sans aucune crainte de la faim ou des guerres soient tellement satisfaits de leur vie actuelle que beaucoup d'entre eux ne fassent pas le moindre effort pour grandir. Ils ne semblent pas avoir de l'intérêt pour ce qui se passe dans le monde en dépit de la globalisation d'aujourd'hui, ou de rêve ou de l'espoir dans leur avenir ".
En réponse à cette apathie culturelle, Atsuko leur présente un ensemble de valeurs complètement différentes. Et l’impact peut être très profond. "Le choc culturel peut être source de motivation. Au contact d’un monde inconnu, les enfants vont commencer à réflechir et à trouver des similitudes et des différences dans les autres cultures." Ce contact, Atsuko pense, rend ses élèves plus curieux de savoir ce qui se passe dans le monde autour d'eux. Elle croit que les expériences qu'ils ont acquises dans l’Echange de fresque interculturel du projet d’ Art Miles changeront les enfants non seulement en encourageant la tolérance, mais en favorisant des liens fraternels avec leurs amis étrangers nouvellement acquis. Atsuko estime que des pas décisifs vers la concorde et la paix mondiales sont en train d’être franchis. A chaque fois qu’une fresque est peinte, une amitié est née.
«Mes élèves ont travaillé avec la Syrie, l'Egypte et l'Indonésie et ils ont évidemment beaucoup grandi et ont gagné en confiance avec le projet. Leur croissance remarquable, est due au fait qu'ils en sont venus à penser sérieusement à leur avenir étant donné que celui-ci est lié à la société." En bref, ils apprécient davantage ceux qui les entourent.
Atsuko entrevoit un avenir où on n’apprend pas seulement aux élèves ce que signifie la tolérance, mais ce qu’est la tolérance, à quoi elle ressemble et comment on l’acquiert. Atsuko voit un avenir paisible peuplé d'hommes et de femmes qui se soucient de leurs frères humains - et pas seulement ceux qui sont proches, mais ce qui sont dans le lointain, des personnes qui ont parfois des valeurs culturelles très différentes. Alors elle peint ... elle peint et elle peint ...
Et si le monde devait un jour abriter des hommes plus tolérants, plus épris de paix, c'est mon sentiment que chacun de ces hommes et femmes du future aura eu quelqu'un dans son passé - quelqu'un comme mon héros Atsuko Shiwaku - qui lui colla un pinceau entre les mains quand il était enfant en le défiant d'imaginer un monde meilleur.
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